Suite… Le cris silencieux des laïcs (page 2)

LE "OUI" QUI SE FANE EN SILENCE : LA CONFIANCE ÉRODÉE

Le silence est déjà une épreuve, mais il existe un autre aspect qui est encore plus douloureux, et qui touche à la confiance elle-même. C'est lorsque ceux qui nous servent dans le ministère ordonné nous donnent un "oui" initial. Un accord pour venir, pour présider la Messe, pour être disponible pour la confession et même donner une conférence ou un enseignement. Un immense soulagement nous envahit, car nous savons l'importance de cette présence pour la réussite spirituelle de notre initiative.

 

Forts de cette confirmation, nous nous lançons. Nous organisons la logistique, réservons les lieux, mobilisons des bénévoles, et surtout, nous lançons la publicité de notre événement. Or, il est impossible de communiquer efficacement auprès du grand public, d'annoncer avec certitude la présence d'un sacrement ou d'un intervenant clé, sans la confirmation ferme de ceux qui nous servent dans le ministère ordonné. Ce retard dans la publicité, dû à l'attente d'une confirmation fiable, nous mettrons littéralement « de court ». Chaque jour compte pour faire connaître notre initiative et toucher un maximum de personnes.

 

Et puis, quand vient le moment crucial de les rappeler pour finaliser les détails, pour préparer concrètement l'organisation… le silence retombe. Plus de réponse. Le téléphone sonne dans le vide, les messages restent sans lecture, les e-mails sans retour. Le "oui" initial s'est transformé en lettre morte, comme on dit.

 

Cette situation est d'une violence inouïe pour le laïc engagé. Non seulement le silence est frustrant, mais le manque de suivi après un engagement est une double peine. Cela brise la confiance, non seulement en l'individu, mais aussi, tristement, dans l'institution. On se sent non seulement abandonné, mais aussi trahi dans notre désir de servir. Comment bâtir une Église missionnaire solide si les engagements ne sont pas suivis d'actes, si la communication est rompue à des moments aussi clés ?

 

DES QUESTIONS DOULOUREUSES : POURQUOI CE MANQUE DE DISPONIBILITÉ ?

Face à cette réalité, des questions brûlent les lèvres des laïcs engagés. Des questions qui ne sont pas posées avec jugement profond, mais avec une souffrance et un amour sincère pour l'Église et les âmes : Nous comprenons parfaitement qu'il y a ceux qui voudraient, avec tout leur cœur, se déplacer et servir, mais dont les obligations multiples, la charge de travail colossale, le manque criant de personnel, ou des raisons de santé les retiennent. Pour eux, nous avons de la compassion et nous prions, admirant leur zèle et leur dévouement malgré les contraintes objectifs. Mais il ya aussi, et c'est ce qui nous  interroge le plus, ceux qui pourraient. Ceux qui, a priori, ont la disponibilité, mais qui ne répondent pas à cet appel à servir les âmes s'ils doivent se déplacer. Pour eux, il semble difficile de quitter leur confort habituel, de sortir de leur routine paroissiale, pour aller à la rencontre de ces brebis parfois lointaines, parfois « difficiles ».

 

POURQUOI CE MANQUE DE RÉPONSE POUR CEUX QUI, APPAREMMENT, LE POURRAIENT ?
POURQUOI CE SILENCE FACE À UN BESOIN SI GRAND ?

• Leur cœur s'est-il asséché ? L'ardeur  des débuts, la flamme de l'ordination  sacerdotale, se sont-elles éteintes sous le  poids des années, des difficultés, ou de la  solitude ? 


• Ne croient-ils plus en leur appel profond ? Le sens de leur vocation, ce don total à Dieu et aux âmes, a-t-il été obscurci par d'autres préoccupations ?


• Les âmes n'ont-elles plus une grande importance pour elles ? Le salut des non-convertis, la soif des sacrements pour les cœurs qui s'ouvrent, est-ce devenu secondaire ?


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Le cris silencieux des laïcs