Le cri silencieux des laïcs
Par Johanne Maltais
- Paru en juillet 2025 -
QUAND LES ÂMES ATTENDENT ET QUE LES APPELS RESTENT SANS RÉPONSE
Au cœur de notre Église, un dynamisme missionnaire vibrant animé de plus en plus de laïcs. Forts de notre baptême, nous répondons à l'appel de l'Évangile, voyant autour de nous une "moisson abondante" de cœurs en quête. Pourtant, ce zèle débordant des laïcs, cette ardeur à répondre à l'appel de l'Évangile, rencontre parfois un obstacle inattendu et profondément douloureux : le silence de certains de ceux qui nous servent dans le ministère ordonné. Un silence qui non seulement entrave nos actions, mais qui, plus profondément encore, étouffe l'élan missionnaire des laïcs et déchire le cœur évangélisateur de l'Église toute entière.
Nous sommes des femmes et des hommes ordinaires, avec nos familles, nos métiers, nos responsabilités. Mais animés par une foi profonde, nous nous engageons concrètement pour le Christ.
Nous créons des groupes de prière, organisons des séances de catéchèse, mettons sur pied des actions
de charité, des retraites spirituelles. Nous nous formons, nous prions, nous investissons notre temps et notre énergie pour que l'amour de Dieu rejoigne le plus grand nombre.
LE BESOIN VITAL DES SACREMENTS : " LÀ, MAINTENANT "
Cependant, nous ne pouvons pas tout faire seul. Pour que nos efforts portent tous leurs fruits, nous avons besoin de la collaboration essentielle de ceux qui nous servent dans le ministère ordonné. Leur présence est vitale pour certains sacrements, points culminants de notre foi et souvent de la conversion. Pensez à la confession, le sacrement du pardon. Combien de personnes, blessées par la vie, écrasées par le poids de leurs erreurs, ont un besoin urgent de se relever, de goûter à la miséricorde de Dieu ?
C'est un besoin qui ne peut attendre, une rencontre personnelle avec le Christ qui ne peut être différée. Ou encore la célébration de la Messe, l'Eucharistie. C'est le sommet et la source de toute vie chrétienne. Pour nos grandes retraites, pour nos journées d'évangélisation où se rassemblent des centaines de personnes, la présence du Christ eucharistique est non seulement souhaitable, mais indispensable. C'est l'essence même de notre foi.
LA TRAGÉDIE DES OPPORTUNITÉS PERDUES :
CES ÂMES QUI NE SONT PAS ENCORE CONVERTIES
Ce point est particulièrement crucial, car il touche à l'âme même de notre mission. Imaginez la scène: grâce à nos efforts, et souvent par la grâce de Dieu, nous avons eu la joie d'accueillir à une conférence ou à une journée spéciale plus d’une centaine de personnes. Parmi elles, des non-convertis, des gens qui n'avaient jamais mis les pieds dans une église, ou qui s'en étaient éloignés depuis longtemps. Durant ce e journée, leurs cœurs sont touchés par la Parole de Dieu, un témoignage, ou l'ambiance de charité.
Elles ressentent un appel, une soif. Elles se disent : "Je voudrais me confesser", "J'ai besoin de cette Messe dont ils parlent". À ce moment précis, l'aide de ceux qui nous servent dans le ministère ordonné est nécessaire. Là. Maintenant.
Et si, à ce moment précis, notre appel à ceux qui nous servent dans le ministère ordonné reste sans réponse ? Si le silence total persiste ? C'est plus qu'une simple déception organisationnelle. C'est une opportunité de salut perdue. C'est une âme qui, faute de pouvoir faire cette rencontre sacramentelle "là, maintenant", pourrait se refermer, s'éloigner de l'Église, peut-être pour toujours. C'est une véritable tragédie pastorale qui pèse lourdement sur notre conscience de laïcs missionnaires.
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